Jessica Fox met les bouchées doubles pour être prête pour Rio
Médaillée d’or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2010, l’Australienne Jessica Fox a obtenu la médaille d’argent en canoë slalom pour ses débuts olympiques à Londres 2012. Elle vise désormais l’or à Rio.
Âgée de 22 ans, la spécialiste de canoë slalom Jessica Fox doit jusqu’à présent sa réussite à son inlassable quête d’expérience.
Lorsqu’elle a débarqué à Londres 2012, à peine âgée de 18 ans et sortie tout droit de l’école, elle aurait pu facilement se laisser submerger par la vague de ses débuts olympiques.
Au lieu de cela, l’Australienne née en France, qui avait déjà gagné de l’or deux ans plus tôt aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour, a géré la situation comme une grande et a remporté la médaille d’argent du K1 à la surprise générale. Depuis, elle a obtenu six titres de championne du monde en 2013, 2014 et 2015, si bien qu’elle se présentera à Rio comme l’une des favorites des épreuves qu’elle disputera. Elle estime d’ailleurs que son expérience des JOJ a joué un très grand rôle dans cette réussite.
« Rien ne vous prépare vraiment pour les Jeux Olympiques, dit-elle. Vous découvrez le public, les transports, le village, ce n’est pas comme ailleurs. Aux JOJ, c’était déjà comme ça. J’ai vu beaucoup de jeunes athlètes être vraiment dépassés à Londres, mais pour moi, c’était juste des JOJ, taille XXL. J’ai eu vraiment l’impression que ça m’avait permis d’être prête, et ça, c’est vraiment précieux. »
Deux ans après Londres, Jess est retournée aux JOJ, à Nanjing 2014, mais cette fois dans un rôle d’ambassadrice. « Cela a vraiment été une source d’inspiration d’être ambassadrice et d’avoir un rôle différent », ajoute-t-elle.
Elle confie qu’elle est impatiente de voir s’affronter à Rio deux générations de jeunes athlètes issus des JOJ de 2010 et 2014.
Après avoir décroché sa qualification pour Rio 2016 en février, Jess a fait en sorte de passer le maximum de temps sur l’eau, afin de tirer profit de toutes les expériences qu’elle a accumulées jusqu’ici. À huit semaines seulement de la cérémonie d’ouverture, elle a participé récemment à la Coupe du Monde en Espagne où elle a gagné une nouvelle deuxième place, après s’être imposé début juin dans la manche italienne.
« De nombreux athlètes qualifiés pour les Jeux ne participent pas à toutes les courses de Coupe du Monde. Pour ma part, j’ai décidé de continuer à engranger de l’expérience lors de chaque course, explique-t-elle. Je voulais savoir où j’en étais lors de ces courses et je suis vraiment contente de la manière dont ça s’est passé jusqu’à maintenant. Je suis confiante par rapport à ma préparation. »
Et d’ajouter que d’autres athlètes pourraient connaître des problèmes de matériel ou être à court d’entraînement. « Je prends en compte la difficulté de courir sur une nouvelle rivière, dit-elle. Et l’expérience de la course est très importante. »
Jess a déjà connu quelques soucis lors des stages d’entraînement qu’elle a effectués sur le site des Jeux de Rio 2016, et notamment lors de sa dernière visite au cours de laquelle elle a eu une réaction allergique à des morsures de fourmis, puis elle a cassé son unique pagaie, après avoir égaré son kayak entre deux avions. Et pour couronner le tout, la voiture de ses entraîneurs est tombée en panne entre l’hôtel et le stade !
« Je suis heureuse que ce soit arrivé à ce moment-là et pas pendant les Jeux, dit-elle. C’est pour ça que nous partons en stage. Ça nous permet d’avoir un premier contact avec le site et de nous préparer à toute éventualité. »
Comme son camarade Jiri Prskavec, lui aussi lauréat des JOJ, elle est enchantée par le parcours de Rio et pense qu’il conviendra à son style de pagayage. « Il est plutôt rapide et il y a une grande chute juste à la fin, quand vous êtes bien fatigué. Il faudra rester dans le coup à cet endroit. »
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À la veille de Rio 2016, Jess est confrontée à une délicate nouvelle donne. En raison de son expérience sur l’eau, en tant que numéro un, la pression est plus forte et on fait plus attention à elle qu’à Londres, où elle n’était qu’une adolescente. « À Londres, j’avais 18 ans et je sortais juste de l’école. J’étais excitée comme une puce d’être là, dit-elle. Gagner une médaille a été un peu une surprise. C’était plus qu’un rêve qui se concrétisait. Mon objectif, c’était d’aller en finale, car je savais qu’à partir de là, tout était possible. Cette fois, c’est différent, car les gens me connaissent. La pression est évidemment plus forte et d’un point de vue mental, il va falloir que je la gère. »
Alors que Jess mène actuellement les classements, elle va devoir surveiller également une autre espoir : sa jeune sœur Noémie. Âgée de 19 ans, cette dernière a rejoint Jess sur les traces de leurs parents – tous deux ont participé aux Jeux en canoë – et c’est maman Fox qui entraîne aujourd’hui Jess et sa cadette.
Noémie a intégré l’équipe seniors cette année et Jess était présente pour commenter sa première grande performance, une troisième place en C1 en Coupe du Monde. « C’est vraiment cool qu’elle soit avec moi sur le circuit, dit Jess. Je commentais en direct et j’ai dû contrôler mes émotions ! Elle sera l’une des concurrentes à suivre, derrière moi. »
Dans le même temps, Jess avoue qu’elle est impatiente de voir ceux qui ont concouru avec elle en 2010 à Singapour, car ils transmettent le message du Mouvement olympique à de jeunes athlètes sur la scène olympique principale. « Avec les autres ambassadeurs des JOJ, on s’est dit que notre rôle était d’’inspaloriser’- une combinaison d’inspirer et de valoriser – et ça m’a vraiment toujours accompagnée. »