L’amitié et le courage sont essentiels pour viser l’or par équipes mixtes à Tokyo 2020
Clarisse Agbegnenou, membre de l’équipe féminine championne d’Europe de judo 2017, a un plan clair pour atteindre le succès aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Elle cherche les ingrédients qui permettraient à la France d’être l’équipe mixte à battre pour les débuts olympiques de l’épreuve.
La nouvelle épreuve olympique, ajoutée récemment au programme, mettra aux prises au minimum 12 équipes représentées par trois judokas (dans les catégories des -73 kg, -90 kg et +90 kg) et trois judokates (-57 kg, -70 kg et +70 kg). Toute l’action se déroulera sur un seul jour, avec notamment un système de repêchage de quarts de finale, à l’issue duquel les quatre premières équipes seront classées.
Du courage et un cœur vraiment gros, voilà ce qui fera la différence.Clarisse Agbegnenou
« Nous [l’équipe de France féminine] sommes si bonnes parce que nous nous entraînons et passons beaucoup de temps ensemble, et que nous sommes amies. Nous nous connaissons toutes très bien, nous pouvons parler facilement entre nous et nous nous entraidons, car nous sommes très proches », dit Clarisse Agbegnenou à propos de l’équipe sacrée championne d’Europe en 2015 et 2017 (et troisième en 2016) et du monde en 2014.
La judokate française, vice-championne olympique en moins de 63 kg aux Jeux Olympiques de Rio 2016, est persuadée qu’il faut arriver à un degré similaire d’intégration d’ici à 2020 entre les judokas et les judokates pour offrir aux équipes mixtes les meilleures chances de succès.
« Actuellement, tout est séparé, car nous [les équipes de France masculine et féminine] travaillons sur des choses différentes, dit-elle. Mais à partir de maintenant, il serait bon que nous nous entraînions un peu ensemble, à raison de deux à trois séances par semaine, et peut-être que nous partions ensemble en stage. Nous pouvons apprendre les uns des autres et, ensemble, réaliser de très bonnes choses. »
Pour chaque pays, trouver le meilleur moyen d’assimiler le gratin du judo en balayant le spectre des catégories de poids et des sexes est un défi inédit. Alors qu’il existe déjà des compétitions par équipes masculines et féminines aux championnats du monde, respectivement depuis 1994 et 1997, aucune épreuve par équipes mixtes n’a encore jamais figuré au programme d’un grand tournoi senior. Elles se sont cependant déroulées, avec beaucoup de succès, aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour 2010 et de Nanjing 2014.
L’accroissement de la tendance à l’égalité des sexes a joué un rôle crucial dans l’ajout de l’épreuve par équipes mixtes au programme de Tokyo 2020. Cette épreuve devrait constituer l’une des journées les plus passionnantes des compétitions de judo aux Jeux Olympique de 2020 et le public devrait être enchanté par le contexte, l’intensité dramatique et le rythme soutenu de l’action.
« C’est une bonne nouvelle pour le judo, dit Clarisse Agbegnenou. Il faut choisir les meilleurs hommes et les meilleures femmes dans une seule équipe, mais à l’arrivée, la qualité sera au rendez-vous. »
La compétition par équipes s’appuie sur une brillante histoire en judo. Les premières compétitions au Japon, sa terre de naissance, étaient traditionnellement disputées entre des équipes représentant des entités telles que la police et les universités. Une éthique collective prévaut également depuis l’origine : Maître Jigoro Kano, fondateur du judo, a mis en avant les valeurs de respect, d’amitié et de collaboration.
Tous les athlètes des équipes mixtes seront des judokas déjà qualifiés pour les épreuves individuelles, ce qui rajoutera indiscutablement une dose de suspense supplémentaire avant les Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Le Japon se présentera aux prochains championnats du monde du mois d’août avec l’étiquette de favori. Il serait surprenant que le prochain hôte olympique ne soit pas l’équipe mixte à battre dans trois ans, dans son propre jardin. Les Japonais ont été champions du monde en 2014 et 2015, alors que les Japonaises les ont rejoints sur la plus haute marche du podium en 2015. Mais hormis la forme, la réputation et l’avantage de combattre à domicile, Clarisse Agbegnenou a une botte secrète conduisant à la médaille d’or olympique par équipes mixtes :
« Du courage et un cœur vraiment gros, voilà ce qui fera la différence. »